Les villes au Moyen Age

UNE VILLE EN FÊTE

Une vie urbaine, avec son rythme propre, ses activités et ses fêtes, naît au mie siècle. Les rues étroites et boueuses s'animent des processions religieuses, des défilés de guildes et de confréries. Noël, la fête des Innocents, le Carnaval etc. donnent lieu à cortèges et mascarades, représentations de mystères, exercices de bateleurs, jongleurs et acrobates. A l'occasion des entrées solennelles de souverains ou de princes, les rues sont décorées de bannières, de guirlandes, d'arcs de feuillage et de tapisseries. Voulant représenter le triomphe d'Alexandre le Grand, le peintre Loyset Liédet prête au souverain antique les traits de Charles le Téméraire à qui fut offert le manuscrit de la traduction de Quinte-Curce par Vasque de Lucena en 1470. Entouré de musiciens, le char princier, recouvert d'une somptueuse tenture, avance dans les rues jonchées de fleurs et de couronnes. Des pièces d'orfèvrerie décorent les façades des "hôtels" de pierre où le bois ne subsiste plus que dans les galeries supérieures. Cette vision d'une architecture urbaine harmonieuse et aérée est peut-être idéalisée ; elle atteste néanmoins le retour de la prospérité, à la fin du Moyen Age, dans les villes d'Europe occidentale qui avaient été fortement éprouvées par les crises du XIVe siècle et par la Guerre de Cent Ans.
On peut rapprocher de cette image un passage de l'Escoufle, roman courtois du XIIIe siècle : "Au plus beau de l'été eut lieu ce défilé. Toute la ville était jonchée de glaïeuls, de joncs et de menthe... Les bourgeois ont sorti leurs trésors aux fenêtres de leurs maisons pour faire un riche décor : beaucoup de vaisselle d'or travaillée en Orient est ainsi exposée."

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